Les Maisons
Les Québécoises et les Québécois devront s'attendre à une hausse des tarifs résidentiels
Capture d'écran Radio-Canada  

Les Québécoises et les Québécois devront s'attendre à une hausse des tarifs résidentiels

Le ministre Pierre Fitzgibbon mentionne que c'est inévitable.

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Les Québécoises et les Québécois devront s'attendre à une hausse des tarifs résidentiels d'ici peu de temps...

C'est le ministre de l'Énergie, Pierre Fitzgibbon, qui a annoncé que les coûts de services augmenteront inévitablement «avec le temps». Comme l'a souligné le ministre, une augmentation des tarifs permettrait à Hydro-Québec d’avoir une meilleure marge de manœuvre: «Il y a une énorme pression sur Hydro-Québec.»

Tout en réitérant la promesse du premier ministre de garder des tarifs bas dans le secteur résidentiel, le ministre de l'Énergie a toutefois convenu qu'à long terme, il faudra procéder à une hausse des tarifs: «Pédagogie en premier, certaines mesures incitatives, puis le bâton... le coût de service va augmenter dans le temps de toute façon.»

Pour ce qui est du «court terme», le ministre de l'Énergie a déclaré que «c’est 3% [d’augmentation] maximum». M. Fitzgibbon a cependant lancé une mise en garde comme quoi le commercial et l’industriel pourraient écoper rapidement: «Il va y avoir au Québec une évolution. Mais, les gens ne sont pas prêts à ça parce qu’il n’y a pas eu beaucoup de bon travail de fait sur l’éducation des gens. On va commencer comme ça.»

Dave Rhéaume, qui est vice-président chez Hydro-Québec, a reconnu que «c’est certain que les tarifs vont être sur une pente en augmentant.»

Le vice-président a toutefois rappelé que la société d'État doit résoudre le casse-tête d'améliorer l'efficacité énergétique et répondre aux besoins croissants en électricité, tout en évitant d'augmenter les tarifs: «Les tarifs au Québec, on pense que ça fait partie du pacte social. Les tarifs au Québec doivent conserver un avantage concurrentiel par rapport aux autres juridictions, partout dans le monde où il va y avoir la transition énergétique. [...] On ne le nie pas [...] Ce qu’on veut, c’est s’assurer de contrôler cette augmentation-là pour que ça demeure acceptable et pour la capacité de payer.»

Toujours selon ce qu'a indiqué le vice-président, des tarifs différenciés en fonction du niveau de consommation pourraient être mis en place.

À titre d'exemple, les grands consommateurs d'énergie, qui ont des piscines avec chauffe-eau, des entrées avec asphalte chauffé ou d’immenses pièces dans la maison, pourraient être soumis à des tarifs plus élevés.

M. Rhéaume a poursuivi en ajoutant que ce type de consommateurs composait moins de 1 % de sa clientèle: «Il faut que ces gens-là [les gros consommateurs] aient le signal plus fort. Clairement, c'est des gens qui sont très très bien nantis. On ne parle pas de la classe moyenne haute.»

Le vice-président a aussi rappelé que si les tarifs restent trop bas, les dividendes versés par la société d’État dans les coffres du gouvernement québécois fondront: «C’est soit le client ou la fiscalité. Ultimement, ça veut dire, soit les clients qui voient leurs tarifs augmenter, soit c’est le bénéfice d’Hydro-Québec qui contribue aux services publics qui est réduit. Ce sont les deux vases communicants.»

Le ministre Fitzgibbon promet de fournir aux Québécois un plan détaillé des besoins en énergie.

Selon ce qu'a indiqué le ministre de l'Énergie, le plan présentera des projections de la demande énergétique future, des analyses des ressources disponibles pour répondre à cette demande (telles que l’hydroélectricité, l’éolien, le solaire, etc.), ainsi que des mesures pour favoriser l’efficacité énergétique et la transition vers des sources d’énergie plus durables.

Le ministre dit souhaiter démontrer l'ampleur des défis auxquels les Québécois devront faire face en matière d’énergie: «En France, ils l’ont bien fait... et partout où je suis allé. C’est le fameux plan intégré des ressources. On va présenter ça dans le projet de loi. Quelles vont être les ressources énergétiques qu'on a besoin pour décarboner en 2050?»

L'expert français en énergie Yves Marignac a rappelé pour sa part que la France fait aussi face à une telle situation: «Une illustration savoureuse, avant la crise. À l’été 2022, le gouvernement français avait dû passer une circulaire pour rappeler qu’il était raisonnable de fermer la porte d’un local commercial qu’on était en train de climatiser. Ça en dit beaucoup sur le fait que les Français nourrissent l’idée d’une abondance énergétique qui leur était due en raison du service public de l’énergie.»

Enfin, M. Rhéaume a conclu en assurant que la société d'État accompagnera la population en misant sur la pédagogie.