Immobilier
Montreal Gazette, PERRY MASTROVITO

Découvrez la fascinante histoire de cette maison de l’Île d’Orléans

Sauvée de la démolition par un couple passionné d’histoire.

Martine Tapp

Martine Tapp


Cette maison ancienne paraît d’emblée sobre et banale : façade blanche et gris, sans ornements, dressée au milieu d’un champ tapissé de fleurs jaunes.

Pourtant, elle révèle plusieurs traits remarquables et une histoire encore plus surprenante comme le rapportait le journal Montreal Gazette.

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Photo : PERRY MASTROVITO

Cette maison figure parmi les rares survivances du style architectural dit « regime français » du XVIIIe siècle. Elle se distingue aussi par la qualité de sa restauration, effectuée avec soin et affection. Ce qui la rend véritablement unique, c’est qu’elle a passé une année entière dans un entrepôt avant que ses propriétaires actuels ne trouvent l’emplacement idéal. Oui, vous avez bien lu…on a entreposé cette maison!

Construite à l’origine en 1752 à Saint-Charles-de-Bellechasse, une ville située au sud-est de Québec, la maison était destinée à être démolie. Lorsque ce fait fut porté à l’attention d’un couple passionné par le patrimoine et les artefacts québécois, ils se dépêchèrent de la sauver.

La construction de type « pièce sur pièce », a facilité son démontage, chaque poutre, planche et pierre étant soigneusement numérotée, avant son transfert pour être ensuite reconstruite.

Mais où la rebâtir? Il fallait un site digne de son charme séculaire, de sa beauté et de son âge vénérable, « l’endroit intemporel » pour reprendre les mots du propriétaire.

Avec sa longue histoire remontant aux premiers colons français et son magnifique paysage rural, l’Île d’Orléans près de Québec s’est révélée être l’emplacement idéal.

Ainsi, en 1995, on a sorti la maison de son entrepôt et la reconstruction a commencé.

Au cours du processus, l’isolation a été ajoutée entre les murs, et bien sûr, de nouveaux systèmes de plomberie et d’électricité ont été installés comme le rapportait The Gazette.

Même avec toutes ces améliorations, les pionniers qui l’ont édifiée à l’origine ne seraient pas du tout déconcertés en la découvrant aujourd’hui, car l’essence de l’époque a été préservée avec un soin et une minutie remarquables.

Cette demeure n’est pas grande : elle mesure 38 pieds sur 28, avec un toit à forte pente. Comme autrefois, son couvert est en bardeaux de cèdre, datant de l’année où la maison a été reconstruite.

Avant de découvrir l’intérieur de cette beauté ancestrale, on se doit de mentionner que la petite remise, qui se trouve à gauche de la maison, n’a que 40 ans, mais elle a été reconditionnée pour s’harmoniser avec la maison selon le désir des propriétaires de préserver l’illusion des années passées.

La visite débute la cuisine puis le coin salon-salle à manger, ouvert et communicant.

Étant donné le plafond relativement bas (environ sept pieds), cet espace vaste aurait pu se révéler sombre et étouffant sans les cinq grandes fenêtres qui laissent entrer beaucoup de lumière naturelle.

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Photo : PERRY MASTROVITO

Juste au-dessus de la table demi-lune placée contre le mur, à gauche de la photo, se cache une petite porte d’armoire intégrée dans le mur, un élément typique de ces vieilles demeures.

La pièce est ornée de meubles somptueux, tels que la table demi-lune, l’ensemble de salle à manger et l’armoire d’angle, tous d’un rendu si authentique que l’on peine à croire qu’ils ont été façonnés par le propriétaire lui-même.

On retrouve d’autres réalisations de l’artiste dans la cuisine : la table qui sert d’îlot, le petit coffre en dessous et le buffet élégant posé contre le mur.

Là encore, les couleurs traditionnelles, ocre et bleu, ont été scrupuleusement conservées.

Les escaliers du meunier mènent au grenier, qui n’était pas habitable au XVIIIe siècle et servait de réserve pour les grains et autres nécessités.

Il a désormais été aménagé en chambres à coucher élégantes.

Cuisine
Photo : PERRY MASTROVITO

La zone au sommet des escaliers est ornée d’une rangée de poteries en terre cuite, cruches et pots, avec des motifs bleus, fidèle à la coutume du XVIIIe siècle.

La table Louis XIII, appuyée contre la cheminée en pierre, est également l’œuvre du propriétaire.

De l’autre côté de la lourde cheminée, quelques fauteuils en osier, des tables et un bureau occupent un coin du grenier. On a davantage l’impression d’un « showroom » d’objets d’époque que d’un salon confortable.

En fait, cette pièce n’est jamais utilisée en raison de la lourde ossature en bois qui traverse le milieu.

Celle-ci, mal placée, avait à l’origine pour fonction de soutenir les murs latéraux, et aurait pu être retirée lors de la reconstruction puisque la structure est aujourd’hui assez robuste.

Mais les propriétaires ont jugé que l’authenticité architecturale était plus importante que la commodité.

Fait intéressant, cette poutre porte d’ailleurs un nom amusant : en français, on l’appelle un casse-jambe.

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Photo : PERRY MASTROVITO

La pente du toit et la texture rugueuse des poutres et des planches confèrent une ambiance rustique à la suite parentale.

La tête de lit du lit provient d’une ancienne porte de la maison.

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Photo : PERRY MASTROVITO

On retrouve ce même esprit champêtre dans la deuxième chambre, celle de la fille adulte du couple lorsqu’elle est en visite.

L’armoire et les petites chaises (sur le dessus ont), vous l’aurez deviné, été fabriquées par son père. Choisir un tapis tressé était tout à fait approprié pour cette pièce. Emblème des débuts coloniaux, ces tapis étaient à l’origine fabriqués artisanalement à partir de vêtements ou d’autres matières.

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Photo : PERRY MASTROVITO

Il n'y a pas de carreaux de céramique dans la salle de bain du rez-de-chaussée, juste un plancher en bois qui transmet la chaleur et le charme rustique de la maison.

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Photo : PERRY MASTROVITO

Plusieurs commodités modernes ont été introduites et intégrées à cette demeure, mais elles restent discrètes.

Le propriétaire affirme : « En franchissant la porte d’entrée, on a vraiment l’impression de pénétrer dans le XVIIIe siècle. Même la vue extérieure n’a pas changé de manière significative au fil des siècles. »

Sauvegardée de la démolition, cette charmante petite maison a été reconstruite avec un soin tout particulier sur un site idyllique, au cœur du majestueux fleuve Saint-Laurent.

Elle est aujourd’hui un refuge pour le couple et un havre de paix où ils envisagent de passer bientôt leurs années de retraite.

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Photo : PERRY MASTROVITO

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