Il préserve ainsi la richesse et la beauté du patrimoine bâti québécois.
On vous propose de découvrir la fascinante histoire de Patrick, amoureux de l’architecture et de l’histoire de nos maisons du Québec, qui a sauvé une vieille maison de 1870, située à Sainte-Angèle-de-Laval, de la démolition.
Découvrez sa folle aventure raconté par le magazine Bien bâti de Télé-Québec.
Patrick est mécanicien-soudeur et passionné d’histoire et de patrimoine bâti. Dès son jeune âge, il est fasciné par l’ancien Québec et ses maisons, dévorant chaque détail de structure et d’architecture.
Cette curiosité l’accompagne jusqu’au jour où il découvre une ancienne demeure prometteuse, repérée via un ami qui signale qu’on démolissait la vieille maison ancestrale. Patrick tombe sur ce projet qui allait devenir sa future maison.
Imaginez des heures et des heures passées à remonter planche par planche sa maison du 18e siècle sur son terrain à Bécancour. Et ce n’est pas fini!
Patrick réalise que ce chantier colossal ne se mène pas seul et reconnaît avoir eu la chance d’être entouré par des personnes exceptionnelles, indispensables pour mener à bien un tel projet. Sans elles, l’acharnement et la persévérance auraient été vains; Patrick confesse que la préparation, c’est la clé, et qu’on ne peut pas improviser sans risquer le pire.
Entouré d’une bonne équipe, ils ont démonté la maison, ils ont numéroté les différentes sections et morceaux et l’ont reconstruite ensuite comme un casse-tête dans son intégralité.
Sur le plan physique, la vieille partie constitue le cœur de la maison: c’est le carré principal qui date de 1870 tandis que la petite partie à droite, est une réplique une cuisine d’été et une section neuve, bâtie selon les mêmes caractéristiques que la maison.
Le projet est encore en restauration, entamé il y a un an et demi et loin d’être terminé. L’idée est d’assembler tout, gouttière de bois incluse, pour que la structure repose sur un socle pierreux, comme à l’époque.
À l’intérieur, on explore la partie originelle, véritable essence de ces maisons. On apprécie la texture brute et l’architecture, les coups d’hache visibles, signe d’un travail manuel ancien. Les clous, le treillis, puis le crépi et la couleur racontent l’histoire de multiples couches ajoutées au fil du temps.
Patrick souhaite préserver ce début authentique, convaincu que cette patine n’a pas d’égal: le rouge et l’orange des planches, vieillis par des siècles de chaleur et de vie, ne peuvent être reproduits par du neuf.
Pour lui, cette patine raconte l’âme de la demeure et confère une valeur inestimable à son regard.
En montant à l’étage, il admire un autre exemple qui illustre ce qu’il souhaite préserver: les planchers portent encore l’usure des pas d’autrefois, patinés par deux siècles de vie.
Tout a été rehuilé et replacé dans l’ordre exact où il se trouvait, laissant apparaître une usure qui se poursuit sur les planches voisines. Le travail du pied, véritable manifeste de l’âme du lieu, se révèle précieux et magnifique, avec une patine qui rend chaque pièce unique.
Patrick est aussi fier de montrer le marquage d’époque de son plancher. On retrouve des chiffres romains gravés qui servaient autrefois de guide lors du démontage et du remontage. Tout était pensé et numéroté, afin que chaque pièce retrouve son endroit exact lors de l’assemblage.
Il nous fait aussi découvrir une structure entièrement chevillée, sans clous, chacun des éléments en prise avec l’autre et emboîté, pour former une architecture qui a résisté au temps. Une vraie œuvre d’art!
Comme l’indique Patrick, il n’y a pas de châteaux du Moyen Âge au Québec. Nos châteaux, selon lui, ce sont ces vieux lieux qu’on porte en soi et qu’il faut absolument préserver.
Il affirme que notre richesse patrimoniale se trouve dans ces maisons et bâtiments chargés d’histoire, et il appelle à prendre conscience de cela pour les restaurer. Ainsi, ils pourront continuer de parler au présent et d’inspirer l’avenir.
Bien bâti est un magazine qui valorise la richesse et la beauté du patrimoine bâti québécois, tout en soulignant l’importance de sa restauration, de sa conservation, de ses valeurs économiques et sociales, et de l’engagement citoyen qu’il suscite. Chaque semaine André Robitaille, nous emporte à la découverte de lieux d’exception aux quatre coins du Québec.
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