Les Maisons

Une Canadienne décide de vivre sur l'eau parce qu'elle n'a pas les moyens d'acheter un appartement

« On se sent comme dans un autre monde »

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Une Torontoise qui n'avait pas les moyens d'acheter un appartement en raison de l'inflation a décidé de faire l'acquisition d'une maison flottante, rapporte Radio-Canada.

C'est dans la seule communauté de maisons flottantes du Grand Toronto que Kate Fincham a trouvé sa propriété.

Mme Fincham, qui est une jeune trentenaire, a expliqué à Radio-Canada qu'elle n'avait jamais pensé pouvoir un jour devenir propriétaire: «La qualité de vie ici est quelque chose qu’on ne retrouve nulle part ailleurs. [...] J’ai toujours cru que je serais incapable d’acheter une maison à Toronto. Je louais un appartement avec trois colocataires et c’est ce que je prévoyais de faire pour le reste de ma vie.»

C'est après avoir lu un article au sujet d'une petite maison flottante que Mme Fincham a réalisé qu'elle était en mesure de contourner le marché immobilier traditionnel: «Je n’avais aucune idée que ce genre d’infrastructures existait à Toronto. La première fois que j’ai visité la maison, je n’étais pas certaine, mais la deuxième fois, j’ai su que cet endroit était fait pour moi.»

La maison de Mme Fincham est d'une superficie d’environ 56 mètres carrés (600 pieds carrés) et elle a coûté un peu plus de 300 000 $ en 2020.

Une Canadienne décide de vivre sur l'eau parce qu'elle n'a pas les moyens d'acheter un appartement
Crédit photo: Capture d'écran vidéo Twitter

Comme l'a expliqué Paul Peic, expert en maisons flottantes, il est très difficile d'obtenir un prêt hypothécaire pour ce genre de résidence: «La plupart des institutions financières de renom en Ontario n’octroieront pas de prêt [pour une maison flottante]. [...] Il y a toutefois de plus petits prêteurs qui pourraient accepter et il est aussi parfois possible d’obtenir un prêt similaire à ceux accordés pour les véhicules récréatifs.»

Par le passé, M. Peic a dû faire face à une trentaine de refus avant de trouver une institution financière acceptant de lui financer ce type d'habitation.

Mme Finchman a d'ailleurs fait remarque qu'en plus de ses paiements mensuels pour son prêt, elle doit aussi payer environ 850 $ de droits d’amarrage à la marina Bluffers Park: «Ce n’est pas l’option la plus abordable, mais c’est moins cher qu’un appartement avec une chambre, qui coûte maintenant plus de 2000 $ à Toronto.»

Une Canadienne décide de vivre sur l'eau parce qu'elle n'a pas les moyens d'acheter un appartement
Crédit photo: Capture d'écran vidéo Twitter

On retrouve 24 autres résidences flottantes qui sont amarrées à la marina Bluffers Park dans l’est de Toronto.

Selon Paul Peic, il y a énormément de variété quand on prend le temps de regarder les divers modèles de maisons flottantes:

«La plupart des maisons flottantes sont construites comme des maisons ordinaires. Les portes et les fenêtres sont les mêmes que celles qu’on retrouve dans une maison. [...] J’ai déjà vu des maisons flottantes avec un ascenseur et même un sous-sol avec des hublots pour voir les poissons nager.»

Alors qu'une maison flottante qui repose sur une plateforme de béton peut coûter entre 850 000 et 1,3 million $, une construction plus modeste du type de celle de Kate est actuellement en vente pour 150 000 $ à la marina Bluffers Park.

Le prix de ces maisons pourrait cependant subir une hausse en raison du nombre limité de maisons flottantes dans la région.

Une Canadienne décide de vivre sur l'eau parce qu'elle n'a pas les moyens d'acheter un appartement
Crédit photo: Capture d'écran vidéo Twitter

La Ville de Toronto a d'ailleurs rappelé qu'elle avait établi un moratoire en 2002 sur ce type de maisons. Ainsi, seules les 25 maisons flottantes existantes sont autorisées dans la ville.

Paul Peic ne cache pas qu'une telle situation le navre: «C’est très bizarre parce que nous avons tellement d’espace inutilisé au bord de l’eau. Je ne comprends pas la décision [de la Ville].»

Enfin, après avoir vécu trois ans dans sa maison flottante, Mme Finchman ne semble vraiment pas regretter sa décision: «On se sent comme dans un autre monde. Chaque jour, je me dis que je suis vraiment chanceuse de vivre ici.»

Source: Radio-Canada