Les Maisons
Une famille de la Montérégie doit vivre sans électricité depuis 15 ans.
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Une famille de la Montérégie doit vivre sans électricité depuis 15 ans.

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Un couple de la Montérégie s'est confié sur sa situation plutôt particulière, alors qu'il doit vivre sans électricité depuis 15 ans.

Lorsque Jean-Marie Lafontaine et sa conjointe Monique Beauchemin ont fait l'acquisition d'une propriété sur le 4e rang à Sainte-Christine, à proximité d'Acton Vale, celle-ci n'était pas connectée au réseau d'Hydro-Québec.

M. Lafontaine a expliqué qu'à l'origine, la société d'État lui exigeait une somme de 7124$ afin de le brancher, étant donné que le poteau d'électricité le plus près est à 200 mètres.

Le propriétaire a toujours refusé de payer ce montant: «Je veux avoir l’électricité, mais c’est pas à moi à payer pour ça, dit l’employé de ferme à la retraite. Cet équipement-là ne m’appartiendra pas.»

Depuis qu'il vit dans cette maison avec sa conjointe, M. Lafontaine s'est équipé d'une génératrice, d'un four à propane et de panneaux qui peuvent capter l'énergie solaire.

En ce qui concerne les appareils électroménagers qui demandent davantage d'énergie, ceux-ci fonctionnent à l'aide d'une génératrice qui a été installée dans un cabanon derrière la maison.

Pour ce qui est du frigo, celui-ci est de format très minuscule et il fonctionne à batteries, tandis que le grille-pain est une pièce de fonte que l'on peut placer sur le rond du poêle.

Évidemment, il y a aussi un poêle dans la maison afin de chauffer celle-ci.

M. Lafontaine a fait remarquer que ce système exigeait plusieurs sorties à l'extérieur, notamment pendant l'hiver, afin d'aller allumer la génératrice. Les risques d'accident sont d'ailleurs très nombreux: «J’ai l’Internet haute vitesse, mais pas le courant. Le gouvernement dit qu’Internet est aussi important que l’électricité, mais crisse, on n’a pas d’électricité. On fait du camping 12 mois par année.»

Véronique Lamarre, conseillère chez Hydro-Québec — relations avec le milieu pour l’Estrie et la Montérégie, a expliqué que la société d'État appliquait les mêmes règles pour tous: «Le branchement peut se faire jusqu’à 30 mètres sans frais. Au-delà, le client demandeur doit débourser l’excédentaire. Les conditions de service sont communes pour tout le monde pour s’assurer d’une équité à travers le Québec et conserver les tarifs bas.»

Le député de Johnson et ministre de l'Agriculture, André Lamontagne, a suggéré pour sa part que le couple fasse une plainte à la Régie de l'énergie.

Enfin, le maire de la municipalité de 738 habitants, Jean-Marc Ménard, a déclaré reconnaître que le couple ne devrait pas être branché sans frais, et ce, par souci d'équité pour les autres. Le maire a toutejois ajouté qu'il lui apparaissait «inconcevable» que le couple ne soit pas branché: «Cette politique ne devrait pas s’appliquer lorsque la propriété est en bordure d’un chemin public où le réseau est déjà existant. [...] On ne trouve pas ça . Leur rue n’est pas un cul-de-sac, c’est une route communicatrice entre Lefebvre et Acton Vale. Ils ne sont pas dans le fond du bois et il ne reste qu’eux qui ne sont pas branchés. [...] Hydro investit des milliards pour vendre de l’électricité, mais ne veut pas investir pour nos concitoyens. »