Les Maisons

De nombreux locataires à Longueuil vivent un enfer à cause de leur propriétaire

Dégâts d'eau, moisissures, alarmes à répétition, coupures d'électricité...

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Moisissure, dégâts d'eau, coupures d'eau et alarmes répétitives... des locataires sont exaspérés du calvaire qu'ils affirment vivre depuis plusieurs années dans un complexe locatif de Longueuil, rapporte Le Devoir

L'immeuble appartient à une entreprise ontarienne, Hazelview, qui possède 3 100 logements dans le Grand Montréal.

En 10 ans, plus de 4 000 dossiers ont été ouverts au Tribunal administratif du logement (TAL) en lien avec les bâtiments qui appartiennent à ce géant de l'immobilier. 

Au moins cinq locataires du complexe Port de mer, à côté du métro Longueuil, ont signalé des problèmes avec le bâtiment construit en 1972.

Depuis quelques années, de nombreux locataires quittent les lieux avant la fin de leur bail pour différentes raisons. Ainsi, les propriétaires les poursuivent au TAL et demandent plusieurs milliers de dollars en dommages et intérêts. 

Si les propriétaires sont autorisés à réclamer le loyer jusqu'à la fin du bail, ils sont aussi obligés de fournir un logement à la fois salubre et sécuritaire, tel que le prévoit le Code civil du Québec.

Un locataire qui a vécu 5 ans dans l'édifice qualifie de « cauchemar » les dégâts d'eau qu'il a subis. En 2019, il payait 1 340 $ par mois pour son loyer. L'un des incidents aurait « brisé le plancher » et lui aurait « coupé le pied », affirme-t-il en entrevue au Devoir. Il a donc choisi de quitter les lieux en octobre 2019, avant la fin de son bail. Toutefois, aujourd'hui, Hazelview lui réclame 2 287 $. « Je ne leur dois rien », répond-il, en affirmant avoir signé un accord qui confirmait que son bail était résilié. 

Un autre ex-locataire a quitté son logement en octobre 2021 et affirme que le bail a été renouvelé automatiquement. « Même si je leur ai dit à plusieurs reprises que je partais, ils m’ont contacté en disant que mon bail était reconduit et que donc, je serais chargé », raconte-t-il au Devoir. Aujourd'hui, Hazelview lui demande six mois de loyer. L'ex-locataire compte poursuivre ses propriétaires pour des dommages, en raison des coupures d'eau et d'électricité qui survenaient régulièrement. 

Hazelview affirme avoir dépensé 14 M$ depuis sept ans en travaux de réparation. 

« Cela comprend des travaux critiques sur l’infrastructure du bâtiment tels que les toits, les balcons, la restauration du garage, les systèmes d’incendie, les ascenseurs, l’électricité et la plomberie », explique la relationniste de Hazelview dans un courriel au Devoir. 

Malgré tout, certains logements n'ont toujours pas de chauffage depuis septembre.

Mais ce n'est pas le seul bâtiment appartenant à Hazelview où il y aurait des problèmes de la sorte. 

« Tu essaies de te recoucher à minuit [après avoir été réveillé par une alarme] et à 5 h du matin, tu as une autre alarme qui te réveille avant d’aller travailler », explique Miguel Quesnel Formenton au Devoir. L'homme a déménagé le mois dernier après avoir vécu dans un logement d'une tour de la rue de la Gauchetière.

Au moins trois bâtiments de la région qui appartiennent à l'entreprise torontoise ont vu des locataires quitter avant la fin de leur bail pour des nuisances et des dégâts d'eau. 

De son côté, l'entreprise soutient que « la grande majorité » de ses dossiers devant le TAL sont pour des cas de « non-paiement de loyer ».

Source: Le Devoir