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De plus en plus de personnes âgées victimes de rénovictions
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De plus en plus de personnes âgées victimes de rénovictions

Le phénomène prend de l'ampleur.

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De plus en plus de locataires âgés dénoncent le fait que la loi qui leur permet de contester une éviction ou une reprise de logement ne les empêche pas de devoir quitter leur appartement, rapporte Le Devoir. 

Un chercheur s'est d'ailleurs penché sur la question des quartiers centraux de Montréal qui se « vident » de leurs aînés. 

Cela a été le cas pour l'appartement de Longueuil où Michelle, 78 ans, vit. En novembre, elle a reçu un avis de reprise de logement quand son bloc a changé de propriétaire. 

« Le propriétaire veut faire des rénovations pour relouer les appartements beaucoup plus chers. Ici, je ne paie pas cher », dit-elle au Devoir. 

Elle paie actuellement 781 $ par mois, mais peinerait à trouver un logement à un prix similaire si elle partait. « Le propriétaire m’a offert un autre logement, mais à 950 $ par mois et dans un demi-sous-sol », explique-t-elle au quotidien montréalais. 

Si le Code civil tente de mieux protéger les personnes âgées contre les reprises de logement et les évictions depuis 2016, Michelle ne serait pas éligible, car elle ne remplit pas tous les critères. En vertu de la loi, une personne de 70 ans et plus qui vit depuis au moins 10 ans dans son logement et dont le revenu est égal ou inférieur au maximum lui permettant de résider dans un loyer modique ne peut pas être évincée. 

« Je ne me sens pas du tout protégée. Il m’a presque rendue malade. Je me demande où je vais aller et ce que je vais me trouver comme logement à prix abordable. Mes revenus, ils n’augmentent plus. C’est pénible, ça m’angoisse », dit-elle au Devoir. 

D'ailleurs, le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) observe de « plus en plus » de cas de personnes âgées qui perdent leur logement, d'après le porte-parole, Cédric Dussault, en entrevue au Devoir.

« Plus on va renforcer la loi, mieux ça va être. Mais nous, ce qu’on propose, c’est de carrément abolir la disposition du Code civil qui permet les évictions », a-t-il plaidé.

Selon la Direction régionale de santé publique de Montréal, en 2036, seuls 14,5 % des locataires seront des personnes de 65 ans et plus dans La Petite-Patrie. Ce chiffre baisse à 12,5 % sur le Plateau-Mont-Royal, et 15,2 % dans Villeray.

Source: Le Devoir