Les Maisons
Des minimaisons dans les cours de d'autres maisons à Québec dès ce printemps?
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Des minimaisons dans les cours de d'autres maisons à Québec dès ce printemps?

Québec pourrait devenir la première ville dans la province à autoriser un nouveau genre de constructions

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Des minimaisons pourraient bientôt faire leur apparition à Québec.

C'est dès ce printemps que des minimaisons pourraient être construites dans la cour de certaines demeures de Québec.

La mesure, qui sera «une première parmi les grandes villes de la province», a pour objectif de prendre une bouchée dans la crise du logement.

Marie-Pierre Boucher, conseillère municipale responsable de l’aménagement du territoire, a expliqué au journal Le Soleil: «Avec la crise du logement, les taux d’inoccupation en baisse, la population vieillissante qui désire rester à la maison, on va voir grâce à ce règlement s’opérer un changement de paradigme qui nous aidera à gérer une portion de la crise.»

La conseillère a ajouté: «Si tous les bungalows de Québec ajoutaient une telle unité, ça réglerait la crise du logement actuelle, poursuit-elle. Évidemment, on ne s’attend pas à ce que ce soit exactement ce qui va se passer. Chacun peut se demander s’il peut contribuer et faire un bout de son côté. Ça n’appartient pas qu’aux grands promoteurs de régler la crise du logement. C’est dans la cour de tout le monde.»

Comme l'a fait remarquer Mme Boucher, cette mesure permettra à des familles d’accueillir des aînés, tandis que des parents pourront offrir un lieu de vie autonome à proximité pour un enfant autiste qui vieillit.

La conseillère a aussi évoqué l'exemple d'un propriétaire plus âgé qui souhaiterait loger des étudiants à faible coût: «Je pense que [le développement de ce type d’habitation] sera exponentiel. Ce sera moins gros au début, mais plus les gens verront ça comme une nouvelle façon de vivre, plus ça va augmenter.»

L'autorisation des unités d'habitation accessoires vise aussi à faciliter les aménagements de garages en loyers habitables et l’érection d’un second étage à un bâtiment existant.

Le sommaire de ce règlement doit être rendu public lundi pour ensuite être adopté mardi. L'administration municipale souhaite autoriser les premiers chantiers dès le printemps 2024.

Mme Boucher ne cache pas son enthousiasme devant un tel projet: «Je suis contente qu’on soit la première parmi les grandes villes de la province à le mettre en place. Je pense que ça va taper la trail pour d’autres. Et permettre à d’autres villes de voir comment on peut avancer dans ce dossier.»

Des minimaisons dans les cours de d'autres maisons à Québec dès ce printemps?

Parmi les règles que les propriétaires devront respecter, il sera très important que la superficie d’une minimaison ne dépasse pas la plus petite des deux mesures suivantes, soit 75 % de la projection au sol du bâtiment principal ou 80 mètres carrés. La hauteur ne pourra excéder celle du bâtiment principal, ou cinq mètres.

De plus, la minimaison devra se trouver à au moins 2,4 mètres à l’arrière de la résidence, alors que des distances minimales des terrains des voisins devront aussi être respectées.

La conseillère a assuré que la mesure a été pensée de façon à ne pas causer de débordements: «Avant tout, on veut s’assurer de la bonne cohabitation. C’est le petit bout qui peut inquiéter davantage les voisins. C’est là qu’on vient obliger d’avoir une clôture opaque à au moins 1,5 mètre de la ligne de lot pour empêcher une vue directe sur le voisin. [...] C’est une nouvelle façon de vivre, une nouvelle façon de voir. Il y aura assurément des gens que ça viendra bousculer, mais on est vraiment dans un changement de paradigme actuellement.»

Toujours selon ce qu'a indiqué Mme Boucher, des consultations auront lieu avant d'autoriser les constructions: «Il y a tout un travail d’acceptabilité sociale à faire, mais on ne le fera pas sans les citoyens. On va se lancer dans la présentation. On va même essayer de mettre en valeur les premières [minimaisons] qui vont être mises en place.»

Enfin, la conseillère a conclu en déclarant qu'il faudra repenser notre façon d'aménager les futurs quartiers: «Concernant les terrains qui nous restent à la ville, il faut penser à une grande optimisation à l’intérieur du périmètre d’urbanisation. Il faut faire les pas un après l’autre et s’adapter. On ne ferme pas la porte. Ça ne veut pas dire que ce ne sera jamais possible à Québec.»

Source: Le Soleil