Les Maisons
Des Québécois se retrouvent sans électricité depuis plus de 25 jours
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Des Québécois se retrouvent sans électricité depuis plus de 25 jours

Plusieurs Québécois doivent se débrouiller sans électricité depuis presque un mois.

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Les locataires d'un édifice à logements d'East Angus doivent vivre sans électricité depuis 25 jours.

Dans une lettre qui a été envoyée au propriétaire de l'édifice à logements, la société d'État Hydro-Québec a expliqué: «Compte tenu de la situation exceptionnelle dont nous vous faisons part ci-dessus, nous sollicitons votre compréhension puisque la date de fin des travaux initialement prévue doit être modifiée et qu’à l’heure actuelle, les Services à la clientèle et notre personnel technique ne sont pas en mesure de vous indiquer la nouvelle date. »

Hydro-Québec avait tout d'abord informé le propriétaire Martin Carrier que l'électricité serait fournie à l'immeuble à la fin du mois de juin, puis cette date a été repoussée au 22 juillet. Par la suite, Hydro-Québec a envoyé un courriel indiquant qu'aucune date de fin des travaux n'était prévue.

Le propriétaire de l'édifice à logements a confié à Radio-Canada qu'il n'arrivait pas à comprendre comment la société d'État gérait cette situation: «Il n'y a plus de situation d'urgence pour eux. Ils sont débordés, la construction leur demande trop, de même que les impacts météorologiques, les excuses, je les ai toutes entendues. Vu qu'il ne fait pas -30 degrés et que personne n'est en danger, je ne suis pas une priorité de raccordement.»

Du côté des locataires, ceux-ci doivent donc se débrouiller sans la moindre électricité depuis plus de 25 jours.

Daniel Cyr, un locataire âgé de plus de 70 ans, a souligné qu'il s'attendait à avoir de l'électricité au moment d'emménager: «On essaie de faire cela de la façon la plus responsable possible et je pense que tout le monde contribue à sa façon ici dans l’immeuble. On ne se connaît pas, on est tous de nouveaux arrivés. [...] De notre côté, pour ce qui est de la génératrice, disons pour l’eau chaude, on l’allume deux à trois heures par jour. Cela donne suffisamment de chaleur au chauffe-eau pour alimenter les douches ou le bain, le lavage des mains. Nous n’utilisons pas la génératrice pour l’air climatisé. Nous préférons ventiler la maison. »

Comme l'a fait remarquer M. Cyr, la société d'État envoie un drôle de signal en laissant traîner une telle situation: «C’est beau de rêver d’alimenter New York, c’est beau de rêver d’alimenter les États du nord-est des États-Unis. Commencez donc par alimenter un petit bloc de huit logements à East Angus, dont les locataires sont vos propriétaires. Ça fait amateur et je trouve ça dommage.»

En ce qui concerne Hydro-Québec, le porte-parole Philippe Cyr a soutenu que la société d'État avait prévu le raccordement en date du 1er août: «M. Carrier nous a interpellés pour voir si on pouvait devancer la date avant le 1er août, parce que des démarches avaient été faites pour que les gens emménagent dès le mois de juillet. À ce moment, quand on a discuté avec lui, le 26 mai précisément, on lui a mentionné qu'il était impossible, bien qu'on veuille bien faire, de devancer la date de mise en service, à cause de l'effervescence des marchés, des disponibilités, du nombre de projets. [...] La date du 1er août a été maintenue longtemps et je n'ai pas les communications à l'effet qu'on a devancé la date. Ça a été plutôt le contraire. »

Les explications de la société d'État ajoutent de l'huile sur le feu quant à l'impatience des locataires, dont Rafael Caya qui a déclaré: «La situation est un peu difficile. Juste quelques petits exemples comme ça, des nuits à 28-29 degrés Celsius, c'est difficile de dormir dans des températures comme ça. C'est dur pour moi, c'est dur pour ma conjointe, c'est dur pour nos animaux aussi. [...] On n'est pas capables d'utiliser un four, on n'est pas capables d'utiliser une thermopompe. Quand c'est rendu qu'on doit vivre en camping dans notre propre chez nous, c'est difficile. »

Enfin, M. Caya a conclu en faisant remarquer qu'il devrait débourser d'importantes sommes d'argent pour se procurer des données cellulaires, étant donné qu'il est aussi privé d'internet: «Ça coûte plus cher à tout le monde dans des situations comme ça. On se sent carrément oubliés. On ne se sent pas importants.»

Source: Radio-Canada