Les déménagements du 1er juillet s'annoncent déjà catastrophiques pour beaucoup de Québécois
« C'est une catastrophe annoncée ».
Alors que la crise du logement continue de sévir, le premier juillet prochain risque d'être « le pire de nos vies » d'après le directeur d’habitation de Vivre en ville, Adam Mongrain, rapporte TVA Nouvelles.
« C’est une catastrophe annoncée. On n’est pas encore le 1er juillet, et c’est déjà la catastrophe. Les chiffres qui proviennent en ce moment des municipalités et du tribunal administratif du logement indiquent qu’on se dirige en ce moment vers le pire 1er juillet de nos vies », a estimé M. Mongrain alors qu'il était de passage à l'émission Québec Matin.
« On n’a pas l’air d’en prendre la juste mesure pour s’assurer que l’an prochain en 2025 ce ne soit pas à nouveau le pire de nos vies », met-il en garde.
Par ailleurs, plusieurs locataires cherchent toujours un logement convenable pour emménager alors que le 1er juillet est dans moins de deux mois.
« Se trouver un logement adéquat, c’est un travail à temps plein et la majorité des personnes qui cherchent à déménager ont déjà un travail à temps plein », croit le directeur de Vivre en Ville.
« Ça peut être extrêmement demandant, extrêmement difficile, stressant et déprimant même de passer des heures et des heures à éplucher les annonces en ligne et dans les journaux [...] et de ne pas faire de progrès », poursuit-il.
Certains n'auront d'autre choix que de demander de l'aide à des services de relogement pour se trouver un toit temporairement.
« Les professionnels accompagnent les locataires pour essayer de faire un match entre un appartement qui est libre et un ménage locataire. C’est quelque chose qui aide, en plus que les personnes qui appellent vont peut-être apprendre qu’ils se qualifient pour des aides gouvernementales et qu’il y a peut-être des ressources particulières qui pourraient les aider », décrit-il.
Mais ces services ne règlent pas tout. « Ça a une limite dure puisqu’on ne peut pas loger un ménage dans un appartement qui n’existe pas. Ce qu’on voit en ce moment, c’est que les besoins excèdent de beaucoup les appartements disponibles », observe M. Mongrain.
Les décideurs publics n'ont d'ailleurs pas agi suffisamment malgré l'urgence au cours des dernières années, croit-il.
« On récolte ce que l’on sème. On a un retard accumulé dans nos mesures annoncées ou en vigueur,et aussi le sérieux qu’on donne à ce problème-là. C’est ça qui nous met un petit peu dans la tempête parfaite dont on a parlé ces dernières années. On n’a vraiment pas bougé en prévention et maintenant on bouge un peu pour essuyer les dégâts, qui dépassent de loin les prévisions qui avaient été faites et les mesures dont on va avoir besoin pour éviter que ça contamine le reste de nos vies ne sont pas encore annoncées », ajoute M. Mongrain.
Il espère que les annonces de Justin Trudeau au sujet du logement permettra enfin de vrais changements.
« Ça va prendre du temps avant que ça tombe dans du concret. Des ententes doivent être négociées entre les villes ou les provinces. L’argent qui est annoncé va mener à de la construction neuve qui va faire énormément de bien, mais la construction prend plusieurs années. On compte beaucoup sur les gouvernements pour s’entendre sur des mesures qui sont applicables et qui vont réellement aider la population. »