Les hausses de loyers pourraient être plus importantes que les prévisions
Attachez votre tuque si vous êtes locataire
Les Maisons
Alors que de nombreux locataires vont renouveler leur bail, ils risquent de voir une importante hausse sur leur loyer, rapporte TVA Nouvelles.
Selon le Tribunal administratif du logement (TAL), la hausse devrait avoisiner les 4 %.
« Depuis une trentaine d’années, c’est la hausse la plus importante », estime le président du conseil d’administration de la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ), Éric Sansoucy, dans une entrevue avec TVA Nouvelles. Il croit d'ailleurs que les locataires devraient anticiper des augmentations encore plus hautes.
« Ce qu’il faut savoir, c’est que dans leurs recommandations, c’est le plancher, parce qu’à ça s’additionnent à 100% les taxes municipales et à 100% les primes d’assurance », ajoute M. Sansoucy.
Selon lui, la hausse moyenne des loyers pourrait même varier entre 5 et 6 %, évalue-t-il, notamment en raison de la pression financière que subissent les propriétaires avec la hausse des taux d'intérêt.
« Les recommandations du TAL ne tiennent pas compte du coût le plus important pour les propriétaires : son taux d’intérêt. Ils sont passés de 2 à 7 %. Les coûts pour les propriétaires sont entre 300 et 500 dollars de plus par logement quand il y a une hypothèque d’à peu près 50 % de sa valeur marchande », calcule M. Sansoucy.
« Quand il envoie des augmentations de 40 ou 50 $, mais que de l’autre côté, ça lui en coûte 422 $ de plus juste en intérêts, c’est un compte de banque qui souffre et c’est de l’entretien qu’on ne fait plus », précise-t-il.
De son côté, Catherine Lussier, du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), estime que la crise du logement est encore bien dans nos vies. Ainsi, certains locataires qui voient leur loyer augmenter pourraient être découragés de trouver un nouvel appartement.
« Les taux d’inoccupation ont encore diminué et les augmentations de loyer ont été assez rapides dans plusieurs régions du Québec. On n’est plus seulement à certains grands centres, on est vraiment à l’ensemble du Québec où il y a cette pénurie-là. De plus en plus de locataires ont de la difficulté à se loger », a-t-elle observé, en entrevue à LCN.
Mais ce n'est pas la seule raison, selon elle, pour laquelle les locataires pourraient avoir peur de dire non à une hausse de leur loyer.
« On le voit dans certains cas où les propriétaires vont par la suite être un peu plus méchants envers le locataire, où ils vont arrêter d’aller faire les réparations ou s’adresser différemment au locataire », affirme-t-elle.
« Pour plusieurs c’est la lutte de pouvoir garder un logement qu’ils vont avoir la capacité de payer. Les augmentations sont les plus hautes depuis plus de 20 ans. Il faut remonter avant les années 2000 pour voir une hausse de 4% comme on le voit là », souligne-t-elle.