Québec solidaire souhaite que les promesses d'achat multiples soient divulguées publiquement.
Une solution à la surenchère à l'aveugle ?
Les Maisons
Alors que les surenchères ont fait exploser les prix des propriétés durant la pandémie, Québec solidaire (QS) aimerait contrer le phénomène en divulgant les promesses d'achat, rapporte La Presse.
« Les acheteurs font ça à l’aveugle, sous pression, sans savoir quel est le juste prix », a fait savoir le chef parlementaire de QS, Gabriel Nadeau-Dubois, dans des propos repris par La Presse.
D'après le porte-parole en matière d’habitation de QS et député de Laurier-Dorion, Andrés Fontecilla, il est crucial de cesser cette « pure spéculation ».
Il suggère notamment de modifier la loi. Actuellement, les courtiers et dirigeants d'agence sont obligés, de révélé l'existence de toute proposition de transaction, acceptée ou non, mais ne peuvent pas en révéler le contenu. « Ce serait tout simple, Monsieur le Président, de changer un règlement qui n’a même pas besoin d’un amendement, ici, au Salon bleu, à l’Assemblée nationale, c’est un règlement. Il faudrait biffer la phrase “Il ne peut cependant lui en dévoiler le contenu.” », a-t-il plaidé.
Mercredi, QS a donc proposé une motion afin de faire cesser le système d'enchères à l'aveugle, qui permet aux vendeurs de choisir des offres dont le prix est supérieur à celui demandé, alors que le marché est déjà en surchauffe en raison du manque d'offre.
Mais selon la ministre de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, « nous en sommes arrivés à la conclusion qu’une telle mesure pourrait avoir un impact économique négatif pour plusieurs ménages et que l’élément principal qui détermine le prix de vente d’une maison, c’est le budget de l’acheteur », a-t-elle répondu.
« Comme gouvernement, il importe de s’assurer que nos changements soient pertinents surtout lorsque la mesure visée entraîne des conséquences très néfastes sur différents citoyens. Donc malheureusement, on n’accédera pas à la demande de la deuxième opposition », a-t-elle ajouté.
La députée libérale des Mille-Îles Virginie Dufour a néanmoins rappelé que plusieurs courtiers immobiliers ont commis des fraudes qui ont été médiatisées et qui n'ont écopé que de sanctions « bonbons ».
« Les cas de fraude, on doit mieux les encadrer, on doit augmenter les temps de suspension de permis, parce qu’actuellement, c’est un peu bonbon. Les pénalités ne sont pas assez substantielles pour décourager le fait », a-t-elle plaidé. Elle souhaite que les courtiers soient forcés de dévoiler s'il y a vraiment eu des offres, une fois le processus terminé.