Seriez-vous prêt à abandonner votre animal de compagnie si vous deviez emménager dans un appartement où la présence d’animaux est interdite?

Les abandons d’animaux connaissent une hausse alarmante au Québec. Selon la SPCA de Montréal, seulement 4,2 % des propriétaires acceptent les chiens, ce qui suscite de vives inquiétudes.

Selon la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux (SPCA) de Montréal, environ 52 % des ménages québécois possèdent un animal de compagnie. Parmi eux, près de la moitié ont un chien, représentant environ 25 % de l’ensemble des ménages.

«Seulement 4,2% des propriétaires acceptent les chiens», a expliqué Laurence Massé, directrice générale de la SPCA de Montréal. «Vous comprendrez que c’est extrêmement difficile de se loger dans un logement abordable qui accepte les animaux de compagnie.»

L’organisme réclame la suppression des clauses qui interdisent la présence d’animaux dans certains logements. Il appelle le gouvernement du Québec à adopter une législation visant à empêcher les propriétaires d’exclure les chats, les chiens et autres animaux de compagnie dans les résidences.

«L’année dernière, on a vécu notre plus haute hausse d’abandon dans les cinq dernières années», a-t-elle observé. «Si la tendance se maintient, on s’attend à la même chose cette année.»

Chaque jour, la directrice générale et son équipe assistent à des scènes bouleversantes où des animaux de compagnie sont abandonnés en raison de la crise du logement.

«Cela donne lieu à des moments vraiment déchirants», a-t-elle déclaré. «Au Québec, les animaux sont considérés comme des membres à part entière des familles.»

Et le bruit?

Selon TVA Nouvelles, la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec a récemment confirmé qu’elle privilégie le maintien de ses règlements actuels, qui interdisent ou limitent la présence d’animaux de compagnie dans les logements qu’elle gère.

Certaines personnes se plaignent du bruit des chiens, notamment des aboiements.

Pour Laurence Massé, cependant, les animaux ne posent pas de problème lorsque leurs besoins fondamentaux sont satisfaits.

«Un animal qui va causer du grabuge dans une maison ou qui va avoir un comportement plus désagréable, la plupart du temps, c’est parce que son énergie n’est pas dépensée», a expliqué celle qui a deux chiens.

Elle a également ajouté que la SPCA informe tous les adoptants sur les besoins spécifiques des animaux afin d’éviter des situations conflictuelles avec les voisins ou le propriétaire.

«Un coup que ces besoins-là sont comblés, il est très rare que l’animal va avoir des comportements désagréables», a-t-elle estimé.

La SPCA de Montréal a récemment lancé un appel aux familles pour participer à une marche pacifique qui a eu lieu dimanche dernier après-midi au carré Saint-Louis, afin de défendre le droit d’accueillir des animaux de compagnie dans les logements.

« Cette initiative a déjà été menée en Ontario et en France. Il est grand temps que le Québec suive cette voie », a souligné Laurence Massé.

Possédez-vous un animal de compagnie? Seriez-vous prêt à l’abandonner si vous deviez emménager dans un appartement où la présence d’animaux est interdite?