Un homme souffrant d'un cancer incurable sans appartement malgré plus d'une centaine de visites
« Personne ne me donne une crisse de chance. » lance Martin Artinianans
Les Maisons
Alors qu'il combat un cancer incurable depuis l'automne, un Québécois est toujours sans appartement malgré plus d'une centaine de visites, rapporte le Journal 24 heures.
Martin Artinianans dort dans un local entre la Place Longueuil et le boulevard Taschereau, après avoir passé huit mois dans la rue. Sa « chambre » : une bouche d'aération en béton qu'il ferme avec un cadenas
« Le bruit, ça ne me dérange pas. Oui, ça fait du vacarme, mais c’est tranquille pour dormir », dit l'homme de 43 ans en entrevue au 24 heures.
Une trentaine d'autres sans-abri se retrouvent dans les environs, et le plus vieux aurait 91 ans, évalue Martin.
« L’autre soir, il y a un homme qui est passé au feu à cause de son réchaud à gaz qui lui a pété en pleine face alors qu’il se faisait un Kraft Dinner. Il avait la face brûlée, pauvre lui ! », illustre-t-il.
« Je ne bois pas, je ne fais pas de drogue. Nous n’avons rien en commun. Je vais juste les voir parfois pour vérifier s’ils n’ont pas fait une overdose. C’est tout », dit l'homme qui est bilingue et qui a fait des études.
Il vivait au Yukon lorsqu'il a appris souffrir d'un lymphome de Burkitt, un cancer rare et agressif en septembre 2020.
« Quand le diagnostic est tombé, j’ai décidé de venir m’installer au Québec pour recevoir les soins. J’avais déjà ma carte d’assurance maladie, c’était plus simple pour moi », dit-il.
Toutefois, Martin n'a pas été capable de trouver un appartement avec la crise du logement.
« J’ai effectué 162 visites de logement depuis octobre 2022. Mais malheureusement, on est des centaines à chaque fois pour le même studio. Je crois que j’ai plus de chance de gagner au 6/49 que de trouver un logement. C’est pas que je fais pas d’efforts, mais quand tu arrives et qu’il y a 40 personnes en ligne pour le même logement... J’ai ma pension d’invalidité, j’ai mon travail. J’ai un super historique de crédit. Personne ne me donne une crisse de chance », déplore celui qui travaille sur la plateforme Upwork.
« J’ai même fait un mois à 3100$. Malgré tout ça, je vis quand même dans la rue ! », dit-il.
« Comme je ne me drogue pas, que je n’ai pas de problème de santé mentale, que j’ai des revenus, les organismes communautaires me disent qu’ils ne peuvent pas vraiment m’aider. Et puis, ils me partagent les mêmes annonces que moi je trouve sur MarketPlace ! », dit-il.
Comme il est suivi au CHUM, il aimerait pouvoir passer le reste de sa vie avec un toit sur sa tête. « On peut stabiliser la maladie mais il n’existe pas de cure pour ça. Mon médecin m'a donné entre 5 et 10 ans à vivre ».
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