Une famille de Montréal subit une éviction « inhumaine et dangereuse »
La famille qui vivait dans l'arrondissement Rosemont-La Petite-Patrie a dû évacuer les lieux
Les Maisons
Une famille de Montréal se voit contrainte d'évacuer son logement, après avoir reçu deux avis d'éviction, rapporte le Journal Métro.
La famille qui vivait dans l'arrondissement Rosemont-La Petite-Patrie a dû évacuer les lieux après des travaux qui se sont mal passés.
Premièrement, les locataires n'ont pas été avisés du début de ces travaux, qui s'est fait avant que le Tribunal administratif du logement (TAL) ait tranché sur l'affaire.
Ce bâtiment fait partie de ceux qui ont été évacués la semaine dernière sur l'avenue De Lorimier près de la rue Holt. Rachid et Farida Benzai ont dû quitter les lieux prestement.
Mais le 2 mars dernier, les travaux ont commencé et le père de famille s'est fait réveiller par ses enfants. « Mes enfants étaient affolés, ils couraient vers moi en criant “papa, papa, il y a des étrangers dans la cour” », se souvient-il en entrevue au Journal Métro.
L'homme a aperçu des dizaines d'employés de la construction dans la cour qu'il avait aménagée et qui était désormais un vaste chantier. Ces travailleurs ont ensuite entamé des travaux d'excavation et de démolition d'un des murs. Or, aucun avait préalable n'avait été envoyé aux locataires.
« Vivant au rez-de-chaussée, la famille vit quotidiennement les aléas de ces travaux et des bruits incessants », fait savoir l’avocate des locataires, Kimmyanne Brown, en entrevue au quotidien montréalais.
C'est le 29 avril que la famille et plusieurs autres locataires ont dû être évacués comme les immeubles avaient des risques de s'écrouler.
Le député solidaire de Rosemont, Gabriel Nadeau-Dubois, est catégorique : l'évacuation a été « manifestement » causée par les travaux.
« Je suis comme un itinérant maintenant », raconte M. Benzai au Journal Métro.
Tout a commencé en mars 2022 lorsque la famille d'origine algérienne a reçu un premier avis d'éviction pour subdivision du logement. Une audience était d'ailleurs prévue le 4 mai étant donné que les locataires avaient manifesté leur opposition.
« Entretemps, les locataires ont reçu un nouvel avis d’éviction pour agrandissement », ajoute l’avocate de la famille Benzai.
Les propriétaires ont même reçu un permis de la part de l'arrondissement pour effectuer les travaux, qui devront avoir été faits avant le 11 juillet 2024. Selon l'avocate des locataires, les propriétaires veulent « provoquer le départ des locataires sans qu'il y ait de décision de la part du tribunal ».
« Depuis qu’on habite ici, on n’a vu le propriétaire qu’une ou deux fois », affirme M. Benzai.
Contacté par le Journal Métro, le propriétaire n'a pas répondu aux demandes d'entrevues au moment où ces lignes étaient écrites.
Articles recommandés:
- Le loyer de son ancien logement augmente de 715 $ de plus par mois
- Ils évincent des dizaines de locataires et doublent les loyers
- Éviction d’un locataire: dans quelles conditions un proprio peut-il expulser quelqu’un d’un logement?
- Une nouvelle technique bien populaire auprès des propriétaires qui veulent évincer des locataires
- Une locataire reçoit 24 000 $ suite à une éviction abusive