Une locataire seule dans un bloc abandonné pourrait retarder un important projet de condos à Montréal

Carla paie actuellement 400 $ par mois pour son appartement et refuse de le quitter

Les Maisons
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Publié il y a 9 mois
Une locataire seule dans un bloc abandonné pourrait retarder un important projet de condos à Montréal
Capture d'écran Google Maps

C'est une véritable bataille de David contre Goliath qui oppose une locataire de Montréal à un promoteur de condos, rapporte CTV News

Carla White vit au centre-ville de Montréal, dans un minuscule appartement pour lequel elle paie 400 $ par mois. 

« Je regarde là-bas et dis, où vais-je maintenant ? », dit-elle à CTV News. La jeune femme a expliqué avoir emménagé là il y a dix ans, dans un petit appartement qu'elle pouvait se permettre. Mais étant locataire à faible revenu, sa stabilité est menacée par l’embourgeoisement, dit-elle. 

Elle est maintenant la seule personne à habiter un immeuble qui devra être démoli afin d'y construire 176 unités de condo. Toutefois, le promoteur doit s'entendre avec la locataire avant de pouvoir aller de l'avant. Mme White estime qu'elle restera tant qu'elle n'aura pas trouvé de foyer à long terme qui lui évitera la rue.

L'immeuble est situé juste à côté de la station de métro Berri-UQAM, à l'angle des rues Saint-Hubert et Sainte-Catherine, et comprend l'ancien emplacement du restaurant Da Giovanni, qui a depuis déménagé quelques rues plus loin. 

Le promoteur des condos, Mondev, n'a pas répondu aux demandes d'entrevues de CTV News. Toutefois, lors d'une réunion d'un comité de la Ville, l'associé principal, David Owen, a affirmé que son entreprise avait entamé des négociations avec la locataire depuis « trois ou quatre ans ». 

Il a ensuite affirmé que son entreprise lui avait proposé un autre appartement, qu'elle avait refusé, de même qu'une somme de 20 000 $. « Elle a indiqué à nos avocats qu'elle voulait un penthouse et un montant de plus de 50 000 $ », a-t-il déclaré au comité.

Mais la locataire et son avocat, Manuel Johnson, estiment que ces demandes n'ont rien de déraisonnable étant donné la flambée des prix des loyers. Selon l'avocat, ce cas est un « conflit de classe classique ». 

« Le droit de faire des bénéfices dans le développement immobilier existe, mais n'est pas illimité. Il ne doit pas prendre le pas sur le droit fondamental au logement, qui est un besoin humain fondamental », a-t-il dit à CTV News. 

Le Tribunal administratif du logement (TAL) devra trancher la question en juin prochain.

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Source: CTV News