Voici comment il y est arrivé.
À seulement 31 ans, un jeune Canadien a réussi l'exploit d'acheter plus de 20 maisons, rapporte Radio-Canada.
James Fernandez vit à London en Ontario. Il a acheté plus de 20 maisons en 2020. Son secret ? Le modèle « BRRRR », qui veut dire, buy, renovate, rent, refinance, repeat. En français, cela signifie « acheter, rénover, louer, refinancer et répéter ».
« Il existe de nombreuses façons de procéder, et il y a des milliers de vidéos YouTube sur la façon d'acheter des propriétés avec une faible mise de fonds ou sans mise de fonds », explique James Fernandez à la chaîne publique.
En 2016, il vivait au sous-sol chez ses parents. Il a alors acheté une première maison avec 12 500 $ de mise de fonds.
En 2020, il a ensuite acheté sa première propriété à revenus, pour depuis acquérir des maisons délabrées rapidement.
Ainsi, il a acheté une propriété qui nécessitait d'importants travaux en octobre 2021 pour 220 000 $. Il a utilisé ses cartes de crédit et ses marges de crédit pour trouver 150 000 $ afin de la rénover, pour finalement demander à la banque de procéder à la réévaluation de sa maison.
« La valeur ajoutée était nettement plus élevée que cela, ce qui m'a permis de rembourser cette dette », précise-t-il à Radio-Canada.
« Vous entrez et vous vomissez presque tout de suite. C'est aussi grave que ça. Et des gens y vivent. Ce n'est pas du tout humain », dit-il au sujet des maisons qu'il achète. Ainsi, la maison qu'il a acquise était occupée par des gens qui ne payaient pas de loyer aux propriétaires.
Se défendant de faire des rénovictions, il affirme avoir trouvé des logements pour ces locataires. « Je n'expulse à peu près personne. Je ne fais pas ça », dit-il, précisant trouver un logement aux locataires dans la plupart des cas ou les soutenir d'une autre façon. « Les écouter et résoudre leur problème. Juste écouter et trouver une solution à partir de là », dit-il.
Toutefois, certains défenseurs des droits au logement ont des craintes par rapport à cette manière de faire, étant donné que le gouvernement ne surveille pas assez ce type de transaction.
« Je suis de plus en plus préoccupée par ce type d'activité, dans lequel un individu [...] commence à acheter plusieurs propriétés », résume Leilani Farha, ancienne rapporteuse spéciale des Nations unies sur le droit au logement et directrice mondiale de l'organisation de lutte pour l'accès au logement The Shift, en entrevue avec Radio-Canada.
Elle estime que des gens comme James Fernandez font en sorte que les familles à plus faible revenu peinent de plus en plus à s'acheter une maison.
« Si nous refusons [l'accession à la propriété] aux familles à faible revenu, ce que nous refusons, c'est la possibilité, pour beaucoup de personnes racisées, par exemple, les nouveaux arrivants au pays, nous leur refusons l'accès cette richesse intergénérationnelle parce qu'il n'y a pas beaucoup de façons de créer une richesse intergénérationnelle de nos jours », souligne-t-elle.
« L'utilisation de son portefeuille pour refinancer et acheter d'autres propriétés le place dans une meilleure position qu'une famille à faible revenu qui essaie d'accéder à la propriété », ajoute Mme Farha à Radio-Canada.
Si, selon elle, « ce type ne fait rien d'illégal, il utilise un système et utilise des taux d'intérêt bas et du refinancement qui sont à sa disposition », il opère dans un secteur d'activités qui « relève des droits de la personne », ajoute-t-elle.
« Le Canada a reconnu le logement comme un droit de la personne. Lorsque le logement est un droit de la personne, cela signifie que les gouvernements doivent prendre des mesures proactives pour assurer l'accès à un logement abordable et adéquat pour les personnes à faible revenu, et à l'heure actuelle, dans ce pays, ce n'est pas accessible », plaide Mme Farha.
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