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C'est dans la nuit de samedi à dimanche que la Coalition Avenir Québec (CAQ) a fait adopter sous bâillon son controversé projet de loi 34 sur les tarifs d'électricité.
Ce sont environ 60 députés qui se sont prononcé en faveur du projet de loi alors que 39 députés s'y sont opposés.
« De la prévisibilité pour les clients d’Hydro Québec, un retour de 500M$ dès le premier trimestre, un gel des tarifs et une hausse à l’indexation », a tweeé Jonatan Julien,le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles.
« Les tarifs d'électricité vont augmenter deux fois plus vite qu'auparavant », s'est réjoui le ministre selon Radio-Canada. Selon lui, les hausses de tarif accordées par la Régie de l'énergie étaient bien inférieure à l'inflation.
Le gouvernement de François Legault s'est ainsi vanté de « simplifier le processus quant à la tarification de l'électricité, et cela, afin de la rendre plus prévisible ».
Mais les partis de l'opposition ne voient pas du tout cela de la même façon.
Pour Pierre Arcand, le chef intérimaire du Parti libéral du Québec (PLQ), le projet de loi 34 est « un cadeau pour Hydro-Québec et une perte pour les contribuables ».
Le Parti québécois (PQ) et Québec solidaire ont aussi dénoncé le projet de loi de la CAQ par voie de communiqué.
« Le premier ministre a menti aux Québécoises et aux Québécois pour réaliser les fantasmes des patrons d'Hydro-Québec: arnaquer les gens ordinaires sans se fatiguer », a déclaré la porte-parole de Québec Solidaire pour les questions énergétiques, Ruba Ghazal.
François Legault a répété qu'il n'avait pas le choix de procéder de la sorte pendant des jours.
« C’est combien, la démocratie? 1000 heures, 2000 heures? Après 100 heures, je pense que les gens autour de la table ont dit ce qu’ils avaient à dire. Après 100 heures, je pense qu’il est temps qu’on passe au vote », a dit le premier ministre, samedi matin.
Le projet de loi 34 prévoit de remettre 500 millions de dollars aux abonnés d'Hydro-Québec en plus d'imposer un gel des tarifs le 1er janvier 2020 pour ensuite prévoir une augmentation annuelle de 2 % arrimée à l'inflation dès 2021. Le gouvernement retire aussi certains pouvoirs à la Régie de l'énergie.
« C’est un mensonge. Le gouvernement nous a menti, le gouvernement a menti aux Québécois et c’est extrêmement grave », a dénoncé Ruba Ghazal.
« Le 500 millions dont parle abondamment le premier ministre aurait été retourné aux Québécois de toute manière, quel que soit le gouvernement, quelle que soit la situation, et on n’avait pas besoin, évidemment, de la loi 34 pour ça », a souligné pour sa part Pierre Arcand.
Plusieurs croient que le projet de loi vise plutôt à renflouer les coffres de l'État avec des hausses plus importantes des tarifs d'électricité.
« On est passé d’une promesse de rembourser 1,5 milliard […] à, finalement, des augmentations prévues de tarifs de 600 millions pour les cinq prochaines années », a répété samedi le péquiste Sylvain Gaudreault.
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